Article réalisé et publié par l’Institut de Myologie
Parmi les approches thérapeutiques développées dans la dystrophie musculaire de Duchenne, plusieurs techniques de saut d’exon sont à l’étude, en particulier les oligonucléotides anti-sens et la thérapie génique-AAV U7. L’équipe de France Piétri-Rouxel (Sorbonne Université – INSERM/Institut de myologie) vient de publier, dans la revue Molecular Therapy, des résultats démontrant l’intérêt de les combiner pour optimiser la stratégie de saut d’exon. Car utilisées individuellement chez la souris modèle de myopathie de Duchenne, ces techniques montrent certaines limites, comme le déclin rapide de leurs effets.
L’équipe de France Piétri-Rouxel a eu l’idée de les associer pour gagner en efficacité. Pour tester cette hypothèse, elle a utilisé des souris modèles de Dystrophie musculaire de Duchenne sévère, qui ne survivent pas plus de quelques semaines sans traitement. Les chercheurs ont effectué chez ces souris, après la naissance, trois injections d’oligonucléotides antisens de dernière génération (les PPMO – oligonucléotides antisens morpholino liés à un peptide) suivies, trois semaines plus tard, de l’injection d’une thérapie génique AAV-U7 qui permet à la molécule de saut d’exon d’être fabriquée dans le muscle pour agir.
Les résultats publiés dans la revue Molecular Therapy – Methods & Clinical Development montrent que ce traitement s’avère particulièrement efficace. Les chercheurs ont observé :
- une augmentation de la survie des souris traitées inégalée à ce jour (52 semaines au lieu de 7 sans traitement) ;
- une amélioration de la force des muscles squelettiques ;
- une préservation durable du diaphragme et du cœur ;
- un muscle préservé de la fibrose et de l’inflammation.
Si le traitement doit encore être optimisé pour en prolonger les effets, l’équipe de chercheurs approfondit l’étude de cette combinaison innovante dans la perspective d’un essai clinique.