Interview de Myriam Boëx, réalisé par l’Association Institut de Myologie.
Myriam Boëx, étudiante en thèse s’est engagée sur la réserve civique.
Qui êtes-vous et depuis combien de temps travaillez-vous à l’institut ?
Je m’appelle Myriam, j’ai 29 ans, je suis étudiante en thèse dans l’équipe 10 du Centre de Recherche en Myologie de l’Institut de Myologie, codirigée par Laure Strochlic, PhD et le Pr. Bertrand Fontaine. J’ai commencé ma thèse en octobre 2016, et mon projet de thèse portait sur « L’Étude des mécanismes cellulaires et moléculaires qui sous-tendent l’assemblage et la maintenance de la synapse neuromusculaire. »Comment se passe votre quotidien actuellement ? Quelles sont vos missions dans le cadre de votre engagement sur la réserve civique ?
Du fait de la crise sanitaire en cours, les activités au labo ont dû être stoppées et les manips arrêtées. Je devais soutenir ma thèse le 20 mars mais la soutenance a, elle aussi, été reportée à une date ultérieure. J’avais du temps et surtout le besoin de me sentir utile. J’ai donc tout de suite pensé au volontariat et j’ai proposé mon aide au Pr. Bertrand Fontaine, le Directeur du Centre de Recherche en Myologie, afin de pouvoir aider les soignants et les libérer de leurs tâches administratives pour qu’ils puissent se concentrer sur la prise en charge et l’aide aux patients.
Mon contrat à Sorbonne Université se terminant fin mars, il était nécessaire que je m’inscrive sur la réserve civique (n’étant pas professionnelle de santé) pour pouvoir mener à bien une mission de bénévolat dans le cadre de la crise Covid.Je me suis donc inscrite sur la réserve civique juste après l’annonce du confinement mi-mars, sur le site du gouvernement. L’inscription a été très simple et très rapide, il suffit d’indiquer ses coordonnées et le département où on se trouve. Puis on vous propose 4 types de missions : aide alimentaire, garde d’enfants de soignants, lien téléphonique avec des personnes fragiles isolées, et solidarité de proximité (courses de première nécessité et livraison aux personnes fragiles).
J’aidais déjà à titre personnel un couple de personnel soignant, médecin et infirmière anesthésiste dans le Morbihan, en gardant leurs enfants durant leur journée de travail. Je me suis donc portée volontaire en plus sur la réserve civique pour faire du lien téléphonique dans plusieurs départements. J’ai des fiches de suivi avec des recommandations à suivre et des points d’attention à surveiller pour téléphoner aux personnes fragiles isolées dont on me communique la liste via un référent, responsable d’unité.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager et quelles satisfactions en retirez-vous ?
Ayant beaucoup de temps libre d’un coup, j’avais besoin de me sentir utile et d’apporter mon aide pour soutenir le personnel soignant. Tout le monde est capable de faire les missions proposées dans le cadre de la réserve civique, ce sont des missions faciles à mener, pour autant que l’on respecte bien les gestes barrière.J’ai beaucoup de satisfaction à pouvoir apporter mon aide à ceux qui en ont besoin en ce moment et je suis heureuse des bons retours des personnes que j’accompagne.
Quelles difficultés éventuelles avez-vous rencontrées dans votre démarche ?
Premièrement, j’ai trouvé que le délai d’attente entre la candidature de volontariat et l’autorisation était assez long. Ensuite, certaines missions peuvent être refusées et dans ce cas cela annule votre demande. Il faut donc être patient, ne pas se décourager et se connecter tous les jours sur le site internet de la réserve civique pour voir les nouvelles missions disponibles.Parfois, il n’y a pas assez de missions proposées dans la région où l’on se trouve, ce qui était mon cas en Bretagne, d’où l’élargissement de mon champ de recherche et ma proposition de bénévolat pour maintenir le lien téléphonique avec des personnes fragiles d’autres départements ou régions.
Quelle message avez-vous envie de faire passer ?
Tout le monde peut aider à son niveau, avoir une utilité pendant la crise, améliorer les conditions du confinement pour tous, pour soi et pour ceux que l’on aide.Cette expérience me donne envie de poursuivre mon engagement au sein de la réserve civique pour les mois à venir et même hors temps de crise, dans un contexte plus favorable.
« Donnons ce que l’on peut tant que l’on peut à ceux qui en ont besoin ! »