Peux-tu nous nous présenter ton parcours?
J’ai commencé mon parcours de recherche comme étudiante en thèse à l’Université “La Sapienza” de Rome en travaillant sur le muscle squelettique. Grâce à une bourse de l’Institut Pasteur-Fondazione Cenci Bolognetti (Italie) j’ai pu effectuer une partie de mon doctorat au sein de l’UMRS787 et de l’Institut de Myologie. A Paris, j’ai trouvé un environnement de travail très enrichissant avec des équipes de recherche leader dans les domaines du muscle squelettique et les maladies neuromusculaires. Je suis ensuite partie à l’Université de Stanford en Californie pour mon parcours postdoctoral où j’ai travaillé sur l’épigénétique, c’est-à-dire la régulation de l’expression des gènes par des modifications qui sont placés au-dessus de la séquence d’ADN. Mes projets étaient centrés sur le squelette, l’os et le cartilage. Puis Maria-Grazia Biferi m’a proposé de mettre mes connaissances au service de l’Amyotrophie Spinale (SMA).
Pourquoi avoir candidaté à une Bourse Marie Curie ?
Pour viser l’excellence dans la recherche il faut non seulement bien faire son travail mais aussi être reconnu par les experts internationaux dans le domaine. C’est pour cette raison que j’ai décidé de postuler pour cette bourse prestigieuse – Marie Skłodowska-Curie Researchers’ Individual Fellowship H2020. Mon projet a été évalué par une commission de plus de dix experts qui l’ont considéré excellent et original pour avoir combiné des expertises si différentes comme la mienne en épigénétique et celle du laboratoire de Maria-Grazia Biferi sur la thérapie génique pour les maladies neuromusculaires. Cela représente une importante reconnaissance et une étape fondamentale pour le développement d’une carrière académique dans la recherche.
Quelles difficultés as-tu rencontré ?
L’écriture d’un projet Marie-Curie se déroule sur deux parties : un projet scientifique et une partie plus administrative qui demandent souvent plusieurs mois de travail. Pour le projet scientifique, la rédaction a été intense mais nous avons l’habitude de ce type de travail. La deuxième partie prévoit un plan détaillé de développement de carrière, et des explications bien élaborées montrant comment l’expertise du candidat s’intègre parfaitement et synergise avec l’Institut d’accueil. Cette partie a demandé beaucoup d’énergie et de travail mais grâce aux ressources mises à disposition par l’INSERM pour l’aide à l’écriture d’une bourse Marie-Curie, nous avons réussi à avoir ce que l’on avait espéré.
En quoi consiste ton projet ?
Le projet est centré sur l’étude du profil épigénétique dans l’Amyothrophie Spinale. Notre idée est de comparer l’épigénétique au niveau de la moelle épinière et des muscles, chez les modèles de souris malades, saines puis chez celles sous traitement. Notre objectif est d’identifier les différences d’évolutions des malades par rapport à leur profil épigénétique et d’observer si ces profils sont modifiés quand les souris sont traitées.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Dans le futur, j’aimerais monter une équipe de recherche et ainsi mettre mes intérêts scientifiques au service de la recherche et également contribuer à la formation des futures générations d’étudiants. L’objectif sera toujours d’avancer sur la compréhension des mécanismes épigénétiques et de leur dérégulation dans les maladies rares. Cela sera la base pour des collaborations afin de trouver de nouveaux traitements pour les maladies neuromusculaires ou d’optimiser les thérapies existantes.
Quel message souhaites-tu transmettre concernant les programmes de recherche et les candidatures aux Bourses
Il faut toujours tenter ! Mais je pense que pour avoir une chance de décrocher la bourse ce qui me parait fondamental c’est de trouver un labo qui vous donne tout son soutien. En effet, la synergie avec l’environnent scientifique du laboratoire est une carte gagnante et j’invite tous les candidats à dédier tous leurs efforts à cet aspect avant de soumettre une demande de bourse. Mais il ne faut jamais hésiter : qui ne tente rien n’a rien!
La nouvelle publication de Piera Smeriglio est désormais en ligne, félicitations! The Identification of Novel Biomarkers Is Required to Improve Adult SMA Patient Stratification, Diagnosis and Treatment